Hygiène de vie

Ces 4 habitudes essentielles vont (probablement) changer ta vie de bipolaire.

Depuis quand tu te dis qu'il serait temps de changer cette vieille habitude de fumer ta cigarette du matin ?

Tu sais celle qui te met mal pourtant, mais tu n'arrive pas encore à t'en passer...

Ou encore, le fait de traîner toujours un peu plus longtemps sur les réseaux sociaux dans le lit jusqu'à tard le soir.

Ou celle-là d'habitude tient : celle de systématiquement râler sur n'importe quelle chose hors de ton contrôle :

  • Le mec qui n'avance pas parce qu'il est dans les bouchons
  • aller en courant vers la caisse de supermarché qui vient juste d'ouvrir pour gagner cinq minutes et que finalement, le ou la caissière n'arrive pas de suite.
  • ou encore le fait de systématiquement affirmer que l'on a raison simplement parce que notre ego ne veut pas en prendre un coup dans la tronche.

Tout ça, ce sont des habitudes qui se sont créées, forgées et consolidées tout au long de ta vie.

Et même si ce n'est pas celles-là précisément, je suis sûr que tu vois de quoi je parle et que tu as des idées en tête de là où tu fais à peu près la même chose.

Mais pourquoi fait on ça finalement ?

Pourquoi se faire du mal avec cette cigarette dégueulasse qui te fait croire que tu te sens mieux après ?

Pourquoi se reprendre un cheese de plus au Mc'Do alors que tu n'as même plus faim et qu'en plus, la fin du mois est parfois financièrement compliquée ?

Pourquoi tant d'incohérences dans nos vies et tant de mauvais choix dont on aimerait, au fond, désespérément se débarrasser ?

Aujourd'hui, là maintenant, je vais te donner quatre de mes meilleures habitudes que j'ai testées et qui ont eu le plus de résultats pour changer de comportement sur le long terme.

Personnellement, j'ai réussi à arrêter la clope, le cannabis, l'alcool et les achats compulsifs grâce à ça.

(Si, par ailleurs, tu es en difficulté par rapport à l'alcool, tu peux aller lire notre article "alcool et bipolarité, un cocktail dangereux".)

Mais tu vas me détester...

Pourquoi ?

Je te le dirai un peu plus tard.

Mais ne t'inquiète pas, je saurais me faire pardonner….

Construire une habitude, c'est simple → Tu fais quelque chose, ton cerveau enregistre l'information de plaisir, tu recommences et ainsi de suite.

Et au bout d'un moment, tu as envie de retrouver cette sensation de plaisir ou plutôt c'est ton cerveau qui a envie de la retrouver et PAF !, l'habitude est née.

"Mais Julien, la première cigarette, elle est dégueulasse. Il n'y a aucun plaisir à fumer pour la première fois quand tu as quinze ans …"

Ahhh, je l'attendais celle-là !!

Le truc c'est que c'est pas la cigarette que ton cerveau a associé au plaisir, mais bien le contexte dans lequel tu te trouvais.

D'ailleurs, tu te souviens peut-être de la première cigarette que tu as fumé, là où tu étais, avec qui et comment tu t'es senti après...

Moi, perso, je me souviens qu'elle avait été douloureuse à passer.

Bien dégueulasse comme on dit.

Mais le plaisir était ailleurs.

Le plaisir était dans le contexte, dans l'expérience, dans le avec qui j'ai expérimenté ça et quelle influence ces personnes là avaient sur moi.

Bon, c'est bien gentil tout ça.

On passe au conseil pratique maintenant ?

Allez, d'accord, je vous en lâche un.

1. Ne commence pas.

Je vous avais dit que vous alliez me détester…

Déçu ?

Pourtant, c'est le meilleur moyen pour ne pas avoir à se débarrasser d'une mauvaise habitude : ne pas commencer.

Dans la vie, on est continuellement sollicité à faire des choix.

  • Manger des pâtes, du riz, du chou, les deux, les trois (beurk, mauvais mélange).
  • Se lever à 7h, appuyer sur snooze
  • Aller marcher ou faire du sport vs regarder une série Netflix.
  • Etc, etc

Et pas de chance, le meilleur des choix, c'est de ne pas en faire.

Je m'explique.

Imagine, tu es chez toi, tu as faim, tu vas au frigo et là, BIM WhouAHHH, il y a du choix : glace au chocolat, caramel, le donut dans le placard ou … la banane…

Ba .... la banane, bien évidemment !!!!!

Non je rigole, le donuts bien sûr … (Je parie que tu viens de t'imaginer un bon donuts nappé au chocolat et que ça t'a fait saliver… ahh notre cerveau...)

Maintenant imagine…

Même situation, tu as faim, tu vas au frigo et là il y a que des yaourts aux fruits et le reste est dans la corbeille à fruits : pomme, banane, clémentine : la loose !!

Bon bah… va pour un fruit. Snif.

Qu'est-ce qui s'est passé concrètement ?

Tu as designé ton environnement.

Si tu veux allé plus loin sur l'importance de l'environnement familial pour designer sa vie quand on est bipolaire, c'est par ici !

En gros, tu n'as pas acheté le plaisir facile, tu as anticipé.

Petit conseil d’ailleurs, pour éviter d'être tentée au magasin, vas-y à 13h30, quand tu as bien bien mangé et que tu n’as plus faim. Tu seras moins tenté d’acheter des cochonneries et en plus tu feras des économies. Double victoire !

Et c'est pareil pour le téléphone. Ne le mets plus à côté de ton lit, mais loin, loin dans une autre pièce.

C'était ton réveil ?

Achète-en un à l'ancienne.

Design ta vie.

2. Joue avec la friction

Définition simplifiée de la friction : chose qui tend à rendre difficile un mouvement ou une action.

Du coup, en gros, augmente la friction pour les choses que tu ne veux plus faire dans ta vie et diminue la friction pour les choses que tu veux davantage faire ou mettre en place.

Exemple : je voulais lire le soir au lieu de regarder Netflix.

Donc pour augmenter la friction à regarder Netflix, j'éteins les écrans entre 19h30 et 20h00. (Oui, oui, c'est peut-être un peu extrême, mais c'est mon kiff, chacun son truc…). Et en parallèle de ça, je mets des livres un peu partout chez moi, qui me font kiffer. Sur la table de chevet, sur ma table de salon et sur le bar de la cuisine.

Du coup, j'ai juste à choper celui qui que je veux au moment T et paff, je lis.

Et oui, je lis plusieurs livres en même temps. À l'école, on avait bien plusieurs matières dans la même journée….

Ainsi, j'ai augmenté la friction pour Netflix et diminuer la friction pour la lecture.

Du coup, ça facilite ce que j'ai envie de faire.

Mais j'avoue ça ne suffit pas.

Il faut et je dis bien il FAUT ABSOLUMENT que ce que tu veux mettre en place, ba.. tu le kiffe vraiment et que tu le kiffes assez fort pour remplacer ce que tu veux virer, euh, pardon... "enlever", par ce que tu kiffes.

T'aimais bien l'éducation civique à l'école ?

Je crois que c'était le truc le plus ennuyant pour moi avec la physique-chimie, les maths, le français, bon j'arrête là, l'école quoi …

Et bizarrement, je galérais un peu à avoir une bonne moyenne dans chacune de ces matières.

Pourquoi ?

Parce que je m'ennuyais, je n'aimais pas ça.

Ou plutôt, on me le présentait d'une manière dont je n'aimais pas… Mais ça, c'est une autre histoire. (J'ai quand même fini par avoir une licence qui aujourd'hui … ne me sert à rien lol).

Du coup, pour résumer, il faut des choses qui te font kiffer et donc remplacer ce que tu ne veux plus par quelque chose que tu veux vraiment.

Je sais pas quels sont tes rêves, mais disons plutôt que de fumée, économise pour ce truc dont tu as toujours rêvé d'avoir, peu importe ce que c'est.

Mets-toi une carotte en gros.

Mais tu vas encore me détester…

Ça ne suffira pas.

Ça pourrait même être contre-productif et te frustrer au vie si tu n'y arrives pas…

Voilà pourquoi :

On ne grimpe pas l'Everest du premier coup.

NON !

Même si la bipolarité est une force, avant l'Everest, tu auras sûrement déjà gravi d'autres plus petites montagnes. (En même temps, toutes les autres sont plus petites…)

3. Fonctionne par étapes

Pour monter à l'étage d'une maison, on prend les escaliers.

Jamais il ne te viendrait à l'esprit de monter à l'étage en sautant du rez-de-chaussée à pieds joints.

Ou alors tu es un kangourou.. qui sait ?

Dans la vie et pour changer, c'est pareil.

En gros, prends ton objectif et découpe-le.

Par exemple, tu veux arrêter de fumer ?

Au lieu de fumer cinq clopes dans ta journée, demande-toi “tiens, si je devais n'en fumer que trois dans la journée, ce serait lesquels ?” .

Du coup, tu te les fumes, mais tu prends du plaisir et de la satisfaction pour avoir atteint ton objectif.

Et tu continues comme ça encore et encore.

Et si, finalement, avec trois clopes, tu te sens bien, bah cool : c'est top ! Reste comme ça.

Ou tu continue :

“Et si je devais n’en fumée que deux, mais qui me font vraiment kiffer, ça serait lesquels ?

ok le midi et le soir, après manger”

Ensuite, tu te demande : “pendant combien de temps je veux rester à trois clopes et combien de temps je veux rester à deux clopes par jour ?”

Et bam !!!

Tu avances comme ça tranquillement.

Rome ne s'est pas fait en 1 jours, ni 2, tu le sais bien…

Après, sinon, tu as la méthode bourrin : arrêter du jour au lendemain, patchs, hypnose, tout ce que tu veux.

Et si ça fonctionne pour toi comme ça, bah c'est top.

Une petite astuce comme ça au passage, combine la méthode de l'escalier avec le jeu de la friction, le résultat n'en sera qu'exponentielle. (ahah je suivais quand même les cours de maths..)

4. La précision amène à la vision

Tu as deux choix maintenant :

  • Soit tu fais un peu à l'arrache et il y en a pour qui ça fonctionne.
  • Soit tu aiguises ta hache avant d'aller couper l'arbre.

    Traduction : définie précisément ce que tu veux et divise le en autant d’étapes que nécessaire pour l'atteindre.

    Mais genre pas juste “ouais, ok, je vais diminuer la cigarette progressivement pendant trois mois”. Bon ce qui est bien, c'est que tu as mis une date butoir. (Astuce gratuite au passage). Mais là, tu continueras à contribuer à l'augmentation de la richesse de l'État. 10 euros le paquet, c'est ça ? Aïe....

    Non, ce que tu fais, c'est un truc du genre : “Ok, pendant un mois, je fume les x clopes que je kiffe le plus et uniquement celle-là. En même temps, je note tous mes ressentis et mes pulsions d'en prendre d'autres, à quel moment ça apparaît, etc, et après, j'analyse.

    Top après ce mois-là, ok, pendant deux mois, je fume uniquement les x clopes que je kiffe vraiment. Je note j'analyse etc etc etc“

    Et tu recommences encore et encore.

    Et s'il faut faire un pas en arrière, fais-le, du moment que tu avances de deux pas après.

    Et tu continues jusqu'à atteindre ton objectif.

Et là j'ai pris l'exemple de la cigarette mais ça fonctionne pour tout.

Absolument tout !

En parallèle de ça, tu augmentes les frictions pour fumer en ne prenant par exemple, que cinq clopes dans ton paquet en partant au boulot. Et tu diminues la friction en prenant un petit chocolat chaud, que tu kiffes tant, à la place d’une des clopes.

Et BIM !!

Une pierre deux coups.

Etc, etc…

Tu as compris l'idée.

Maintenant à toi d'adapter tout ça à ton fonctionnement.

Parce que oui, le concept marchera forcément sur toi dans l’idée. Mais c'est à toi de trouver sous quelle forme tu peux l'appliquer pour toi.

On ne met pas un cube dans un trou rond, ça ne marche pas.

Et si tu veux te faire accompagner dans la démarche, tu peux toujours demander de l'aide. HopeStage propose par exemple de la pair-aidance, ainsi qu'un accompagnement personnalisé et complet avec des professionnels de la santé spécialistes en bipolarité. Alors, n'hésites pas !

Bon allez, c'est l'heure d'aller coucher pour moi. Donc je te dis à la prochaine.

Ciao !