Parler de sa bipolarité à son employeur est une démarche délicate mais nécessaire pour bien des employés. Il est crucial d’aborder ce sujet avec tact, transparence et confiance, tout en étant préparé à répondre à d'éventuelles questions. Voici un guide complet pour t'aider à franchir cette étape avec plus de sérénité.
Il est souvent recommandé d'attendre la fin de la période d'essai pour aborder le sujet de ta bipolarité avec ton employeur. Attendre un mois après la validation de cette période peut être une bonne idée, car cela te donne le temps de prouver ta valeur professionnelle et de créer une relation de confiance.
Quelles sont les motivations pour en parler ? Il y a plusieurs raisons pour lesquelles tu pourrais choisir d'aborder ce sujet :
Développe les bénéfices pour un employeur d'embaucher une personne bénéficiant d'une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). Cette reconnaissance peut effectivement permettre à l'employeur de bénéficier de certains avantages financiers, notamment une réduction des contributions à l'Agefiph en France, ce qui peut vite vite représenter des sommes importantes chaque année. Ce dispositif encourage l'inclusion en offrant des incitations financières pour l'emploi de personnes handicapées.
Décris les stratégies concrètes pour gérer les fluctuations de l'humeur typiques de la bipolarité en milieu professionnel. Par exemple, expliquer l'importance de la communication proactive avec la médecine du travail et la possibilité de prendre des vacances anticipées ou des aménagements de l'horaire de travail pendant les périodes de phase maniaque ou hypomaniaque ou en dépression. Cette partie pourrait aussi inclure des conseils sur la mise en place d'un plan d'action personnalisé en cas d'urgence psychologique.
Une section pourrait être consacrée à la façon dont employés et employeurs peuvent travailler ensemble pour créer un environnement de travail soutenant et productif. Discuter des meilleures pratiques pour une communication ouverte, le respect de la confidentialité et l'importance de l'adaptation des rôles pour accommoder les besoins spécifiques sans compromettre la performance et l'intégrité de l'équipe.
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Avant de te lancer, il est important de peser les avantages et les inconvénients :
Sachant que tu n'es pas obligé de communiquer ta RQTH à ton employeur, il est souvent pertinent de faire les démarches au cas où.
Ton discours doit être structuré et clair. Voici une trame que tu peux utiliser :
Avant d’en parler aux ressources humaines, il est souvent judicieux d’en discuter d'abord avec ton manager direct. Mets-toi dans sa situation et imagine les questions ou préoccupations qu’il pourrait avoir. Explique comment cela pourrait affecter ton travail et les solutions que tu proposes.
"Avant toute chose, il est important de prendre du recul et de réfléchir à l'impact que cela pourrait avoir sur ta situation professionnelle. Assure-toi que ce sera bénéfique pour toi et que cela contribuera positivement à ton parcours de guérison. Parle-en d'abord avec des proches pour obtenir leur avis. Il est crucial de se sentir sécurisé, c'est-à-dire d'avoir passé la période d'essai, car on peut être licencié sans motif pendant cette période.
Une fois cette étape franchie, il est préférable de ne pas en parler immédiatement. Attends de te sentir en confiance avec les ressources humaines ou ton employeur. Explique que tu as une maladie sur laquelle tu travailles quotidiennement pour être le mieux possible au travail, et que tu souhaites en parler par souci de transparence et pour mieux gérer d'éventuelles rechutes. Il est aussi important d'être prêt à expliquer brièvement ce qu'est la bipolarité, car souvent les gens en ont une compréhension limitée."
" J'ai été ambulancier pendant deux ans. La deuxième année, j'ai changé d'entreprise et à la fin, j'ai souhaité partir de l'entreprise en expliquant que cela devenait compliqué pour moi à cause de ma bipolarité. Mon employeur m'a alors dit qu'il était possible de mettre en place des aménagements et m'a demandé ce qui serait le plus adapté pour moi dans cette situation. Je n'ai pas donné suite parce que je souhaitais réellement arrêter ce métier, mais cela m'a démontré qu'il est possible de parler de sa bipolarité à son employeur et que des aménagements sont envisageables.
De plus, étant donné que nous étions dans une entreprise de plus de 20 salariés, je pense qu'ils ont bien compris que cela représentait des avantages financiers d'avoir une personne avec une reconnaissance de handicap. Je conseillerais donc d'en parler à son employeur quand la situation le nécessite, que ce soit en prévention ou en cas d'urgence, et d'avoir fait les démarches pour obtenir la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) afin de mettre toutes les conditions favorables de son côté. Bien sûr, ce n'est pas indispensable, mais cela peut faciliter les choses."
Ne pas hésiter à proposer des ressources d'informations et d'aide comme HopeStage, ou tout autre organisme, pour ton employeur. Nous offrons des services de sensibilisation, des conférences et des ateliers qui peuvent être très utiles.
Pour en savoir plus, tu peux consulter un autre de nos articles : Comment travailler avec une personne bipolaire ? | HopeStage.
Nous avons également créé des documents à remplir afin de faciliter l'organisation des étapes à suivre :
Document à remplir pour les ressources humaines : Fichier
Document à remplir pour les personnes bipolaires : Fichier
Enfin, invite ton employeur à poser des questions. Cela démontre ton ouverture et ta volonté de créer un dialogue constructif.
Parler de ta bipolarité à ton employeur est une démarche courageuse qui peut apporter beaucoup de positif à ta carrière professionnelle. En te préparant soigneusement et en abordant le sujet avec transparence et confiance, tu peux transformer cette situation en une véritable opportunité.
Si tu as besoin d'un soutient, penses à remplir notre formulaire pour être recontacté afin d'être accompagné au mieux dans ta démarche de rétablissement.
Bonne chance !