Maniaque

Les achats compulsifs : ces phases qui vous ruinent littéralement

J’ai (encore) failli acheter une formation en ligne à plusieurs milliers d’euros. Et pourtant, je ne suis pas en phase.

La différence cette fois-ci ? C’est que je ne suis pas “passé à l’acte”.

L’argent, source de bien des soucis, est omniprésent dans notre vie, et en manquer est souvent synonyme de diminution de la qualité de vie.

On estime aujourd’hui qu’une personne riche et célibataire gagne environ un peu plus de 3800 euros par mois. Mais, pauvre ou riche, si une phase nous tombe dessus comme par “déchantement”, dépenser des sommes astronomiques pour des choses qui n’ont pas réellement de sens ou de cohérence peut vraiment nous mettre dans la mouise.

Personnellement, j’ai déjà acheté un van pour l’aménager et faire le tour du monde. Je ne l’ai jamais aménagé, ni fait le tour du monde. J’ai dépensé des milliers d’euros pour des formations en ligne pour essayer de devenir riche. Échec.

Bref, les phases hypomaniaques ou maniaques peuvent être une véritable plaie pour notre compte en banque et nous mettre dans des situations financières délicates.

Voyons donc ensemble les causes probables de ce phénomène, les conséquences que cela peut engendrer et les recours qu’il est possible de mettre en place pour pallier cette difficulté.

Les causes probables de ce phénomène

Il est couramment admis qu’une personne bipolaire, principalement en phase maniaque, peut avoir des comportements financiers excessifs, impulsifs et risqués.

Ce qu’il est intéressant de creuser, c’est la relation entre impulsivité, anxiété et stress.

Je rappelle ici que l’un des facteurs de la bipolarité est une forte vulnérabilité au stress. Donc plus une personne bipolaire sera stressée, plus elle aura tendance à avoir des phases dépressives ou maniaques.

Or, lors d’une phase maniaque, comme nous l’avons dit un peu plus haut, les risques de dépenses impulsives augmentent fortement puisque la personne concernée ne pense pas aux conséquences possibles de ses actes.

Donc, si l’on fait le lien, le stress engendre des phases maniaques qui engendrent de l’impulsivité. Et l’augmentation du stress augmente l’impulsivité. Intéressant.

Tout démarrerait-il de cette tolérance au stress ?

En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’une personne sereine dans sa vie a moins de phases et donc moins d’impulsivité et donc moins de dépenses excessives.

Mais du coup, quelles sont les conséquences que peuvent avoir ces compulsions à l’achat ?

Les conséquences des dépenses excessives

Faillite, compte bancaire en déficit, interdit bancaire, contraction de crédit à la consommation, comportements à risques sont autant de conséquences qu’il est bien entendu préférable d’éviter.

Lorsque l’on est en phase hypomaniaque ou encore plus en phase maniaque, la tendance est à l’exacerbation des possibilités existantes. Ainsi, devenir millionnaire en moins de 30 jours devient quelque chose de tout à fait plausible, les dépenses réalisées deviennent également justifiées et même auto-conseillées. Parce que oui, qui dit phase maniaque, dit forcément une confiance en soi exagérée.

Mais le problème ce n’est pas la chute. C’est l’atterrissage.

Et celui-ci est souvent assez violent au vu des conséquences des dépenses engagées durant la phase.

Malheureusement déjà parfois dans une situation financière précaire, la personne concernée peut alors se retrouver sous de mauvais auspices lorsque la phase est enfin terminée. Et au-delà des conséquentes pertes financières, cela peut pousser la personne au suicide.

Que faire ?

La meilleure des défenses, c’est l’attaque. Donc avant de se retrouver dans une phase maniaque, il vaut mieux la prévenir et l’éviter. Et comme on l’a vu plus haut, l’un des meilleurs moyens pour éviter une phase maniaque c’est d’éviter le stress au maximum.

Et comment on évite le stress au maximum ? Tu l’as dans le mille, c’est la construction de tout un système combinant thérapie, suivi psychiatrique, équilibre pro-perso, soutien relationnel et hygiène de vie optimisée. Prendre soin de ton alimentation, pratiquer une activité physique régulière et maintenir un sommeil de qualité sont donc des éléments cruciaux pour réduire le stress et donc le risque de phases.

Avec tout ça, tu seras au top pour pallier une éventuelle nouvelle phase. Mais si par mégarde, une phase finit tout de même par pointer le bout de son nez, voici une liste non exhaustive de quelques astuces qui pourraient te faire sauver quelques sous :

  • Faire appel à une personne de confiance pour la gestion des finances
  • Mettre son argent sur un compte bloqué
  • Mettre son argent sous contrôle d’un tiers
  • Faire appel à son psychologue
  • En parler à ses proches de confiance, à son pair aidant
  • Dans certains cas, faire appel à la loi pour annuler un achat pour cause de problème de santé mentale
  • Utiliser des applications de gestion financière pour suivre ses dépenses en temps réel
  • La sauvegarde de justice

Autant de petites choses qui, parfois cumulées, peuvent faire une sacrée différence à la fin du mois.

Conclusion

Je le conçois, on peut se sentir dépendant ou encore infantilisé lorsque l’on a recours à certaines solutions. Mais ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir quand il s’agit d’argent ? Parce que concrètement, cet argent sera perdu.

Du coup, même s’il paraît que l’argent ne fait pas le bonheur, il est encore assez utile pour le moment, alors essaie de faire en sorte de ne pas te retrouver dans une situation financièrement délicate en anticipant tes phases ou en ayant recours aux différentes solutions citées juste au-dessus.

Sur ce, porte-toi bien.