Le déclin cognitif peut-être l’une des conséquences de la bipolarité, comment pouvons nous apprendre à y remédier ?
Tu cherches plus souvent tes mots ? Tu souffres de trous de mémoire ?
Tu as du mal à te concentrer sur une lecture ?
Effectuer des tâches qui autrefois étaient simples semble tout d’un coup être devenu compliqué voire irréalisable ?
Tu t'attendais à ce que la bipolarité affecte seulement ton humeur, puisqu’elle en est un trouble, et voilà que raisonner vient poser problème aussi.
Que se passe-t-il en toi ?
Cela est dû au lien constitutif qui existe entre une humeur et une représentation.
Comme l’a expliqué le professeur de neurologie, Antonio Damasio, nos émotions ne surgissent pas sans un fond cognitif, constitué des pensées et croyances qui nous font réagir quand une situation nous émeut particulièrement.
C’est la raison pour laquelle je ne vais pas changer d’humeur si quelque chose que je pense sans importance se produit, mais je vais me mettre dans tous mes états si ce qui faisait sens pour moi est remis en question ou s’effondre suite à un événement.
Il faut savoir ce qui se produit lorsque la maladie de la bipolarité occasionne un déclin cognitif.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire que les fonctions auxquelles vous recouriez habituellement sans même t'en rendre compte, des fonctions familières comme parler ou organiser votre journée, sont altérées voire très fortement réduites.
Tu peux même avoir l’impression que ton cerveau est comme englué dans un brouillard, qu’il tourne au ralenti et tu ne te reconnais pas.
Cela n’est pas une vue de l’esprit, la dégradation que tu observes est un effet de la maladie.
Nous avons tous recours à des fonctions cognitives majeures inconsciemment, et généralement nous ne nous en préoccupons pas, sauf quand elles viennent à nous faire défaut.
C’est ce qui se produit quand on est atteint du trouble bipolaire : cessant d’être soutenu par elles, on remarque à quel point elles étaient nécessaires pour mener à bien sa vie.
On est ainsi amené à les considérer en négatif pour ainsi dire, parce qu’elles brillent par leur absence.
Quoi de plus normal d’ailleurs ?
On est habitué à leur silence opérationnel, un peu comme en cas de digestion ou de cicatrisation, des fonctions dont on ne scrute pas en permanence les processus physiologiques.
Beaucoup de choses se passent en nous sans que nous nous y arrêtions.
La bipolarité met le projecteur sur ce type de capacités, relatives ici au domaine cognitif, qui normalement ne requièrent pas un effort conscient particulier et surtout ne sont pas censées nous lâcher.
« J’ai peur de perdre la tête ! »
Atteint de bipolarité, on peut se rendre compte qu’on ne parvient plus comme auparavant à raisonner, à traiter l’information, à acquérir des connaissances et à les utiliser sur le plan pratique.
On souffre de troubles cognitifs.
Déjà que le trouble de l’humeur est difficile à vivre, comme si ça ne suffisait pas, nous voilà diminués intellectuellement ou incapables d’effectuer une tâche d’habitude simplissime.
Alors quand cela arrive, qu’on sent qu’on ne peut soudain plus compter sur notre maîtrise du langage, notre mémoire ou autre fonction si familière qu’on n’en relevait même pas la présence, on est stupéfait, voire sous le choc.
Surtout si on n’a pas été prévenu que des études établissent un lien entre bipolarité et altérations cognitives.
De quoi paniquer parfois, non pas par manque de courage mais parce que réaliser qu’on n’est peut-être plus aussi bien équipé mentalement qu’avant, cela rend conscient de sa vulnérabilité face à l’adversité.
Il peut légitimement s’en suivre une crainte de ne pas pouvoir désormais relever les défis de la vie les plus ordinaires.
La peur engendrée par des défaillances récurrentes sur le plan cognitif, le sentiment d’être débordé par ce qui nous arrive sont autant de postures mentales qui ont leur utilité dans notre organisation psychique : elles encouragent une réaction appropriée, celle qui invite à se prendre en charge pour ne pas subir plus longtemps cette situation.
Car il est possible de remédier au problème.
"Il est possible de remédier à la réduction des capacités cognitives."
Chez HopeStage, nous accompagnons les personnes bipolaires de façon globale et personnalisée.
Le déclin cognitif est hélas une des conséquences de la bipolarité observée par certaines études chez 43 % des patients et variant selon quantité de facteurs.
On perd ses facultés d’attention ou de concentration, sa mémoire verbale etc.
Tout dépend de l’ancienneté du trouble et du degré de gravité des symptômes.
Ces derniers vont en évoluant et ont une intensité en rapport avec la façon dont le trouble bipolaire t'affectes, depuis combien de temps et selon la fréquence des épisodes maniaques mais aussi dépressifs que tu as traversé.
Parfois juste désagréable à vivre, cette dégradation peut devenir invalidante et nécessiter une prise en charge avec une psychothérapie.
Pourquoi ?
Parce que la répétition des poussées violentes que constituent les épisodes thymiques altère à chaque fois plus profondément le cerveau, pouvant provoquer des lésions sur certaines zones.
Heureusement il existe des pratiques mises au point pour vous aider arrêter les effets délétères de la bipolarité sur tes cognitions.
Demandes à ton psychologue ou un thérapeute de te faire profiter de ces outils dont il dispose à cette fin.
Quels sont-ils ?
Devrais tu prendre encore d’autres médicaments ?
Ici le travail fait plutôt intervenir la compétence d’un psychiatre.
(retrouves nos formations gratuites pour mieux gérer ta bipolarité au quotidien)
Il s’agit généralement de se prêter, avec son soutien, à des exercices variés, parfois ludiques ou interactifs, et qu’il ne devrait pas être très désagréable d’effectuer mais qui vont te demander d’être actif, de fournir un effort par exemple d’attention ou de concentration.
C’est que leur but est précisément de stimuler, comme un muscle atrophié qu’il faudrait renforcer, les fonctions qui en toi ont commencé à décliner.
Ce déclin prend une forme qui t'est propre, c’est pourquoi les pratiques en question sont élaborées sur mesure, en fonction de toi, ta vie, ton environnement etc.
Tu vas donc commencer avec le psychologue ou le thérapeute par dresser un état des lieux de tes capacités cognitives et des difficultés que tu rencontres ; à partir de cela il te sera proposé tout un dispositif thérapeutique pour pallier la dégradation en cours.
Bon travail sur toi et si tu souhaites suivre l'accompagnement complet de HopeStage, cela ce passe ici !